Cercle Psychanalytique de Paris

Questions / Réponses – Conférence du 30 Octobre 2014

QUESTIONS – Conférence du 30 octobre 2014.

1 – Dans votre allocution sur l’inconscient, vous n’avez pas prononcé le mot « transfert » ? Qu’est ce que le transfert ?

R- Le transfert n’est qu’un mouvement de l’inconscient…

2 – Qu’est ce que vous devez être savant pour ne rien savoir !

R- Ce sont les savants qui ne savent rien. Le rien du conscient est la négation de l’inconscient. Le rien de l’inconscient est central et créatif.

3 – Deux mots presque équivalents – Quelle est la différence entre le Réel et l’inconscient pour vous ?

R- Voir la réponse dans l’article «L’inconscient, c’est le réel».

4 – L’inconscient préexiste au langage ?

R- L’inconscient est le dire véritable qui préexiste à tous les langages et à toutes les langues.

5 – On peut se désocialiser en parlant comme ça ?

R- Absolument. On devient in-manipulable par aucune idéologie…

6 – C’est quoi le préconscient ? La réalité ?

R- C’est l’imaginaire sur le nœud borroméen, c’est-à-dire la réalité dans laquelle nous sommes emprisonnés.

7 – Pourquoi a-t-on peur du vide ?

R- On croit que le vide est l’absence d’être et de toutes choses, que c’est le diable selon les religions monothéiste. Voir article «L’inconscient c’est le réel»

8 – Pourquoi l’effet freudien ?

R- Parce que dans l’inconscient «L’effet» précède «La cause»

9 – Quelle est la différence entre le Réel et la réalité ?

R- La même qu’entre l’inconscient et le préconscient. Le vide et les éléphants.

10 – Le traumatisme dans le Réel ?

R- Le réel est un traumatisme, un « troumatisme » précise Lacan.

11 – Le traumatisme, c’est l’effet, pas l’acte ?

R- L’effet, c’est l’acte

12 – Référence à Saint-Paul de Tarse…

Après l’expérience du Réel, ou de l’inconscient, on change, même de religion comme St-Paul.

13 – Est-ce que l’analyse est un traumatisme ?

R- Sans l’expérience de quelque traumatisme, on ne fait pas de psychanalyse.

14 – Pourquoi les résistances sont si fortes ?

R- Parce qu’elles sont toutes imaginaires. Ce sont des éléphants imaginaires. Mais plus grande la face plus grande le dos. Plus les résistances étaient fortes plus le succès est grand.

15 – Ce que l’on nous vend, ce sont les clefs du bonheur, être heureux. Pouvez-vous nous donner la démonstration que ça marche ?

R- Le bonheur de l’inconscient est à la portée de quiconque. Il suffit de cesser de se mentir à soi-même et c’est gratuit. La psychanalyse seule nous permet de vaincre nos résistances et de chasser les éléphants imaginaires.

16 – Votre inconscient / Nirvana ! Un seul pour tout le monde ou chacun a le sien ?

R- Le nirvana est l’extinction de la souffrance. La souffrance est causée par le Désir.

Le mot désir dans les langues occidentales est la métonymie du plaisir. Le désir n’est pas le plaisir, pas plus que lorsqu’on dit, je bois un verre, nous avalons le verre. Nous ne prenons plaisir que du contenu du verre. L’inconscient est comme un fleuve. Nul ne peut le boire tout entier. Mais chacun peut y apaiser sa soif, le chameau qui boit 100 litres d’eau, aussi bien que l’oiseau mouche.

17 – Ici, il y a une concentration de psychanalystes, pourquoi être psychanalyste ?

R- La plupart des psychanalystes (Hors le CPP) ne s’occupe que du préconscient. Ils bluffent tout en se disant psychanalystes.

Ils se réfèrent à une technique supérieure qu’ils ne pratiquent pas, tant ils ont peur du vide.

18 – On est analyste, on ne le devient pas ?

R- Le devenir est là, depuis toujours. Il y a deux sens au concept de devenir. L’un croit que c’est l’être qui devient comme on changerait d’habit ou de pays. L’autre que c’est le devenir qui produit l’être.

19 – Comment l’inconscient peut passer par delà le conscient ?

R- L’inconscient est avant, pendant et après le conscient. L’inconscient précède le préconscient qui précède le conscient, et l’inconscient passe par dessus le conscient. C’est ce que montre le nœud borroméen qui résume toute la psychanalyse.

20 – A-t-on peur de la réussite, que ça marche ?

R- Le « moi » est imaginaire et l’image se veut statique. Elle pense que la réussite ou que le «ça marche» la ferait changer.

21 – Est-ce qu’un psychanalyste l’est en dehors des heures de travail ?

R- Le psychanalyste ne connaît pas le temps chronologique. C’est pourquoi les séances ont une durée aléatoire.

22 – C’est quoi les prédictions que l’on peut se faire ? (Je n’irai jamais vivre à Paris, je n’aurai jamais d’enfants…) et je suis venu vivre à Paris et j’ai eu un fils !

R- C’est précisément l’expérience de l’inconscient.

23 – Tout ce que vous dîtes sur l’inconscient… pourriez-vous le faire dans une autre langue ?

R- La langue idéale serait le chinois qui ne connaît pas le verbe « être » ni le concept d’être. Mais chaque langue a son génie propre et sa poésie intraduisible. C’est cela l’inconscient. Ce n’est pas un métalangage.

24 – Est-ce que la psychanalyse fonctionne dans le cadre de maladies graves ?

R- Absolument. Elle redonne le souffle vital à partir duquel tous les traitements se trouvent valorisés.

25 – (Les thérapies d’enfants sont parfois rapides par rapport à l’adulte qui résiste)

R- Les enfants comprennent plus vite l’inconscient (le vrai), ils ont moins de résistances que les adultes.

26 – Peut-on trouver le vide en Occident ?

R- Se reporter à l’article «  le réel est l’inconscient »

27 – Le Rien est l’absence de quelque chose ?

R- Ca c’est la définition de la philosophie. Le rien, au contraire, c’est l’inconscient qui produit toutes choses.

28 – Est-ce qu’il y a des psychanalystes en Chine ?

Oui, il y en a. Beaucoup se laisse crétiniser par la fausse psychanalyse mais leur langue les délivrera. L’avenir de la psychanalyse est dans l’écriture chinoise.

29 – (Séparation du corps et de l’esprit pour le Christianisme, l’âme dans le corps, un corps sain dans un esprit sain !)

R- Sans l’inconscient, il ne peut y avoir de corps sain et d’esprit sain. Un esprit sain dans un corps sain est la description de la maladie mentale. C’est l’idéal du psychotique

31 – Pourquoi dans « saint », vous retenez cette définition ?

R- Le langage de l’inconscient est « le langage des oiseaux », les sons y sont plus importants que le sens.

32 – La danse de Saint-Guy, qu’en pensez-vous ?

R- C’est la danse du Chapelier fou dans « Alice ». C’est une danse à trois temps, qui lui permet de fêter 365 non-anniversaires plutôt qu’un seul comme Alice…

33 – Dans la psychanalyse, doit-on mettre de côté la morale ?

R- La morale, c’est la guerre des sociétés. Renoncez à toute morale et suivez l’éthique de la psychanalyse, l’éthique de l’inconscient, l’éthique du plaisir qui engendrent tous les autres plaisirs.

34 – Qu’est ce qu’un mauvais psychanalyste ?

R- Il n’y en a pas. S’il s’occupe de l’inconscient, enfin, s’il n’abuse par une fixité des mots. Mais il n’y a pas vraiment d’abus dans l’inconscient. Lacan a défini « la vraie psychanalyse et la fausse » pour que tout psychanalyste puisse s’y retrouver.

35 – Etre psychanalyste, faut-il tenir une position ?

R- Certainement pas. C’est comme le zen, c’est « sans position », puisque tout est vide, et pourtant, il y a le « za », la position du zen du zazen. Mais l’idéogramme za représente une ligne reliant le ciel et la terre et deux hommes parlant entre eux. Ce qui veut dire que toute position, toute assise, relève du dire.

36 – À propos du « mot dont le néant s’honore », le mot est le lien avec le psychanalyste ?

R- « Le mot est le seul objet dont le néant s’honore », nous fait remarquer Mallarmé. C’est dit autrement que le néant ou le vide parle comme disent les vieux textes chinois. Le réel, c’est le vide et le vide c’est l’inconscient qui parle.

37 – Est-ce que l’on peut finir, arrêter une psychanalyste ?

R- Freud est très clair là-dessus : « Quand elle a permis au patient de se convaincre mais –d’une façon absolument certaine – de l’existence de l’inconscient »…

38 – Est-ce que suivre son propre plaisir peut être dangereux ?

R- Oui, c’est très dangereux quand on ne connaît pas le plaisir de l’inconscient. On confond la transe avec l’extase. L’ivresse dionysiaque avec celle du poivrot ou du drogué.

39 – C’est quoi la traversée de l’Œdipe ?

R- Ce n’est pas la traversée d’un fleuve ou d’une frontière quelconque. C’est, à proprement parler, l’accès au langage de l’inconscient. Mais nous traiterons prochainement L’Œdipe dans tous ses aspects…

40 – Pourquoi on s’allonge quand on fait une analyse ?

R- Pour être détendu, aussi confortablement que dans son cercueil. Le bon moment où l’on a plus rien à cacher. « Qui n’a plus qu’un moment à vivre n’a plus rien à dissimuler », comme dit Edgar Poe.


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